La maladie à corps de Lewy

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LES TROUBLES DU LANGAGE (compréhension et expression)

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CHANGER DE REGARD POUR MIEUX COMMUNIQUER

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Avant tout, il peut être aidant de revoir la manière dont on perçoit le malade et la relation que l’on entretient avec lui :

  • garder à l’esprit qu’il fait de son mieux pour s’adapter à ses difficultés d’expression et de compréhension,

Même lorsque parler ou comprendre devient difficile, le besoin de communiquer demeure. La personne peut encore chercher à exprimer quelque chose à travers un regard, un mouvement, une intonation.

LA PROCEDURE DE MISE SOUS ADMINISTRATION DE BIENS

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L’administration de biens et/ou de la personne, aussi appelée protection judiciaire, vise à protéger une personne :

  • majeure ;
  • qui est incapable de gérer ses biens et/ou sa personne ;
  • en raison de son état de santé.

Cette mesure protège la personne contre elle-même et contre les autres. Cette mesure est ordonnée par le juge de paix. On dit alors de la personne qu’elle est protégée ou administrée.

Dans l’ordonnance, le juge de paix :

  • précise quels sont les actes que la personne protégée est incapable de faire ;
  • désigne un administrateur de biens et/ou de la personne ou un administrateur de biens et un administrateur de la personne. L’administrateur est chargé de gérer les actes qui concernent la personne protégée et/ou ses biens ;
  • désigne une personne de confiance, si la personne protégée ou quelqu’un d’autre l’a demandé. La personne de confiance joue un rôle d’intermédiaire entre l’administrateur et la personne protégée ;
  • s’assure que la mission de l’administrateur se déroule correctement.
    Si la personne protégée retrouve un meilleur état de santé et est à nouveau capable de se gérer ou de gérer ses biens, elle peut demander
    la fin de la mesure ou d’alléger la mesure en fonction de ce qu’elle sait faire.

LES TROUBLES DU SOMMEIL ET LE SOMMEIL PARADOXAL

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Les troubles du sommeil paradoxal (ou sommeil REM, pour Rapid Eye Movement) peuvent apparaître plusieurs années avant l’apparition des autres symptômes de la maladie à corps de Lewy.

Ces anomalies du sommeil durant la phase de rêves constituent l’un des marqueurs précoces les plus caractéristiques de la MCL.

Comportements nocturnes inhabituels

Pendant cette phase de sommeil, normalement associée aux rêves, certaines personnes miment physiquement leurs rêves : ce sont les comportements dits « acting out ».

Le malade peut :

• bouger brusquement les bras ou les jambes,

• s’asseoir sur le lit, se lever, voire tomber,

• parler, crier ou exprimer des émotions fortes,

• avoir des rêves intenses, désagréables ou violents, qui le poussent parfois à se débattre contre la personne qui dort à ses côtés.

Ce comportement nocturne est souvent ignoré ou minimisé au début, d’autant que le malade n’en a pas toujours conscience. C’est généralement le conjoint ou la personne qui partage le lit qui en fait le signalement, en remarquant une agitation anormale ou des interactions physiques pendant la nuit.


Un symptôme révélateur… mais pas exclusif


Bien que présents chez 80 % des malades atteints de MCL, ces troubles ne sont pas spécifiques à cette maladie. Ils peuvent aussi apparaître chez des personnes souffrant d’autres formes de démence, comme la maladie d’Alzheimer, notamment lorsqu’il s’agit de formes mixtes avec des corps de Lewy.

À noter également : tous les patients ayant des troubles du sommeil REM ne développeront pas nécessairement une MCL.

Ces troubles du sommeil REM font aujourd’hui partie des critères diagnostiques retenus pour identifier la MCL. Leur identification précoce, souvent grâce aux témoignages des proches, peut jouer un rôle clé dans l’orientation diagnostique.

Le syndrome d’apnée du sommeil (SAS)

35 à 60% des malades à corps de Lewy présentent un SAS. Un ronfleur peut se réveiller 40 à 50 fois par heure et voir son sommeil très perturbé. Il va dès lors présenter une fatigabilité importante, des troubles de la concentration et se montrer irritable.

Comment y remédier ? Utiliser une CPAP (continuous positive airway pressure) pour mieux respirer la nuit et éviter les micro réveils. (voir fiche sur la gestion des SAS).

LES TROUBLES DE LA MÉMOIRE

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En revanche, la mémoire à long terme (les souvenirs anciens) est souvent encore accessible, surtout lorsque l’attention est bonne. Le patient peut retrouver ces souvenirs, mais cela lui prend plus de temps : il met plus de temps à « aller chercher » l’information.

Ce ralentissement touche aussi la pensée et l’action :

  • Dans les premiers stades de la MCL, la mémoire peut être relativement bien préservée, contrairement à ce qui se passe dans la maladie d’Alzheimer.
  • Dans la maladie d’Alzheimer, les premiers signes concernent plutôt le stockage de nouvelles informations dans la mémoire à long terme. Autrement dit, les personnes oublient rapidement ce qu’elles viennent d’apprendre ou de vivre.

LES HALLUCINATIONS

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  • des sensations de passage,
  • le fait de ressentir des personnes ou des animaux qui ne sont pas présents dans l’environnement,
  • le vécu de scènes complètes, souvent très précises.

  • l’audition : entendre des voix, des bruits,
  • l’odorat : sentir des odeurs inexistantes,
  • le toucher : ressentir un contact ou une pression.

Ces hallucinations sont unimodales (elles touchent un seul sens à la fois).

Elles peuvent provoquer de l’anxiété, de la peur, des comportements défensifs ou agressifs. Mais parfois aussi être neutres ou même agréables.

Un traitement ne s’avère pas nécessaire tant qu’elles ne perturbent pas la vie quotidienne et ne représentent aucun danger.

⚠️ Ce syndrome est encore méconnu, même dans le monde médical, ce qui explique que certaines personnes soient orientées vers des services psychiatriques, alors qu’elles n’ont pas de trouble psychique.

Environ 1 % des malades atteints du syndrome de Charles Bonnet sont hospitalisés à tort pour cette raison. Le risque est que ces malades reçoivent une médication non adaptée.

En résumé

Les hallucinations sont fréquentes dans la MCL, mais pas systématiques,
Ce sont des manifestations neurologiques, pas psychiatriques,
Le malade peut parfois en parler, ou au contraire les cacher,
L’entourage a un rôle essentiel pour rassurer, accompagner, comprendre,

Le traitement n’est envisagé que si les hallucinations deviennent gênantes ou dangereuses.

LES FLUCTUATIONS

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Dans la MCL, les fluctuations sont très fréquentes et constituent l’un des signes distinctifs de la maladie.

Elles se marquent par des changements imprévisibles dans la concentration, l’attention, la vigilance et l’éveil.

Le malade passe par des moments où il est alerte, mène des activités cognitives normales puis passe à un moment « off « . Il peut alors avoir un « regard dans le vide » pendant une longue période, être somnolent, confus, avoir un langage difficilement compréhensible… Ces changements peuvent se faire d’un jour à l’autre ou même d’une minute à l’autre.

Lieux de manifestation des fluctuations

Fluctuations des capacités cognitives

Le rôle essentiel des proches

Autres facteurs à surveiller

En résumé; ne négligez pas les fluctuations!

Les fluctuations cognitives et de vigilance sont des signes caractéristiques de la MCL. Il est crucial que les proches et les soignants soient attentifs et prennent des notes détaillées sur l’évolution de l’état du malade.

Ces fluctuations méritent une attention particulière pour ajuster le suivi médical et améliorer la qualité de vie du malade.

LES MULTIPLES ENJEUX DE LA MCL DANS LA RELATION ENTRE AIDANT ET AIDÉ

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La communication : un pilier mis à l’épreuve

Le lien aidant – aidé est mis à l’épreuve par les symptômes

  • Les fluctuations cognitives, qui rendent les interactions instables et épuisantes ;
  • Le ralentissement mental, qui exige du temps que le quotidien n’offre pas toujours ;

Une maladie qui bouscule aussi les parcours de vie

La maladie vient ainsi rompre brutalement un équilibre de vie encore dynamique

Vont également jouer un rôle dans la dynamique malade- aidant proche :

Une maladie à progression insidieuse, à révélation brutale

Une maladie aux répercussions sociales, professionnelles et financières majeures

Sur le plan matériel, les conséquences peuvent aussi être lourdes

La maladie à corps de Lewy peut en réalité faire basculer une trajectoire de vie entière, tant pour la personne atteinte que pour son entourage.
C’est pourquoi il est urgent et nécessaire de mieux comprendre ses impacts multiples, pour ajuster non seulement la communication, mais aussi les ressources, les droits et les soutiens à mobiliser.


L’ANXIÉTÉ NE FAIT PAS PARTIE DES CRITÈRES DIAGNOSTIQUES DE LA MCL MAIS C’EST UN SYMPTOME TRES PRONONCÉ ET INVALIDANT

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L’anxiété et les angoisses se rencontrent au stade précoce de la MCL (plus précoce que pour les personnes atteintes d’Alzheimer) et peuvent arriver déjà quelques années avant le diagnostic, être très invalidantes, souvent (mais pas toujours) sans raison claire.

Le Dr. Segers invite à penser à la MCL si cette anxiété était tellement importante qu’elle a nécessité une intervention médicale (consultation psychologue ou psychiatre, passages aux urgences…)

L’anxiété a tendance à diminuer avec le temps (elle a tendance à augmenter dans la maladie d’Alzheimer).

Ressenti
Tension psychologique et physique
Sentiment de peur, d’angoisse
Sensation d’être survolté/ à bout  
Manifestation
Irritabilité
Agitation
Besoin de déambulation
Logorrhée

Répétitions de gestes ou de questions Perturbation du sommeil

LES CLINIQUES DE LA MÉMOIRE

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L’intitulé de son exposé était: « Comment aider les patients atteints de MCL? »

https://www.youtube.com/watch?v=jkJymwhl_Fw&embeds_referring_euri=https%3A%2F%2Fwww.lewy.be%2F

À qui s’adressent les cliniques de la mémoire ?

Elles s’adressent à des patients :

  • qui ont reçu un diagnostic de démence débutante, posé par un médecin spécialiste
  • et qui peuvent continuer à vivre chez eux ou chez un proche pendant au moins 12 mois.

Que proposent les cliniques de la mémoire ?

Les cliniques de la mémoire dispensent un programme de réhabilitation cognitive, afin d’apprendre au patient des stratégies pour compenser ses déficits et continuer à accomplir certains actes quotidiens (p. ex. : utilisation d’un aide-mémoire, gestion de l’argent, maintien de l’hygiène, etc.) :

  • elles forment le ou les proches qui aident le patient dans sa vie quotidienne
  • elles conseillent des adaptions du domicile qui permettent de compenser les difficultés cognitives (p. ex. : adaptations pour favoriser l’orientation dans la maison, suppressions de certains obstacles, etc.)
  • elles informent le patient, ses proches, les soignants sur la démence, son évolution et ses conséquences.
  • elles dispensent leurs soins sous la forme de séances, dans la clinique ou au domicile du patient.

Comment bénéficier du traitement par une clinique de la mémoire ?

Le traitement par une clinique de la mémoire doit être prescrit par un médecin neurologue, gériatre ou psychiatre et, éventuellement, par le médecin généraliste du patient. La prescription doit mentionner le diagnostic de démence débutante et identifier le médecin spécialiste qui l’a posé ou confirmé.

Elle doit être accompagnée d’un dossier médical comprenant :

  • les résultats de tous les tests et examens passés par le patient en vue de la formulation du diagnostic
  • une copie du plan de traitement démontrant que le patient réunit les conditions pour poursuivre sa vie à son domicile ou au domicile d’un proche, hors de tout milieu institutionnel de soins ou d’hébergement de personnes âgées, pendant une période s’étendant encore sur un minimum de 12 mois, à la date du début du programme de rééducation

Que doit faire la clinique de la mémoire pour traiter les patients ?

Le centre doit :

  • vérifier si le patient répond aux conditions pour pouvoir avoir une intervention de sa mutualité
  • envoyer le formulaire de demande à la mutualité du patient.

Si la mutualité marque son accord, le centre peut assurer le traitement du patient.

Que paie le patient traité par une clinique de la mémoire ?

Le diagnostic et la coordination du traitement par un centre de référence ne comprennent pas :

  • les consultations chez le(s) médecin(s) du centre
  • les examens qui sont prescrits par le centre mais ne sont pas réalisés par lui
  • l’éventuel traitement médicamenteux de la démence.

Cliniques de la Mémoire en Belgique

Clinique / StructureRôle et missionLien utile
Cliniques universitaires Saint-Luc (UCLouvain, Bruxelles)Évaluation spécialisée des troubles cognitifs, diagnostic différentiel (Alzheimer, MCL, Parkinson, etc.), prise en charge multidisciplinaire et orientation vers les soins adaptés.https://uclouvain.be/fr/insight/memoire
clinique-de-la-memoire st luc.pdf
CHU Saint-Pierre (Bruxelles)Centre de référence pour les démences, consultations mémoire, suivi des patients et accompagnement familial.https://stpierre-bru.be
Grand Hôpital de Charleroi (GHDC)Clinique de la mémoire intégrée au service de neurologie, spécialisée dans le diagnostic et le suivi des démences.https://ghdc.be
Clinique de la Mémoire – Libramont (CHR Vivalia)Équipe multidisciplinaire pour l’évaluation cognitive, le suivi des troubles et l’orientation thérapeutique.https://vivalia.be
Cliniques de la Mémoire en Flandre (UZ Leuven, UZ Gent, etc.)Réseau flamand des Memory Clinics offrant diagnostic, suivi neurocognitif et prise en charge multidisciplinaire.https://www.expertisecentrumdementie.be
Autres hôpitaux régionaux (CHU Liège, Erasme, etc.)Plusieurs hôpitaux disposent de consultations mémoire intégrées à leurs services de neurologie ou de gériatrie.https://www.alzheimer.be/fr/cliniques-de-la-memoire