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Les troubles visuo-spatiaux et visuoperceptifs sont des troubles de la perception visuelle liés à un mauvais fonctionnement du cerveau, et non à un problème des yeux.
L’œil voit correctement, mais le cerveau ne parvient pas à bien analyser, interpréter ou localiser ce qu’il voit. Ces troubles apparaissent souvent à un stade modéré de certaines maladies neurodégénératives (comme la MCL ou certaines formes d’Alzheimer).
Les troubles visuo-spatiaux et visuoperceptifs résident dans l’altération du champ visuel, de l’intégration ou du traitement de l’information visuelle.
Trouble visuospatial
Tâche : Copier un dessin simple (par exemple une maison)
- Original (modèle) : Une maison avec un toit, une porte au centre, deux fenêtres symétriques.
- Copie (faite par la personne) :
- Le toit est mal placé (sur le côté ou manquant)
- Les fenêtres sont à des hauteurs différentes ou oubliées
- La maison semble déformée ou asymétrique
→ Interprétation : Difficulté à percevoir et organiser l’espace, à orienter les éléments entre eux.
Trouble visuoperceptif
Tâche : Identifier un objet complexe ou partiellement masqué (ex. : un chat parmi des ombres floues)
- Image normale : On voit clairement un chat assis.
- Perception de la personne :
- Le chat est vu en morceaux (oreilles, queue, pattes séparées)
- L’objet est confondu avec l’arrière-plan
- L’image semble déformée, floue, ou incompréhensible
→ Interprétation : Le cerveau reçoit l’image mais ne parvient pas à la décoder correctement.
En résumé, le malade peut :
- ne pas reconnaître un objet partiellement caché.
- avoir du mal à distinguer un objet si le contraste avec l’environnement est faible.
- ne voir ou ne s’occuper que d’un seul côté de l’espace (manger un seul côté de l’assiette, se cogner toujours du même côté, érafler sa voiture d’un côté…).
- ne pas voir un objet présent devant lui (comme un pot dans le frigo ou une assiette sur la table).
Ces difficultés ne sont pas dues à un problème ophtalmologique, mais à un trouble du traitement visuel cérébral.
Dans la vie quotidienne, cela peut entraîner :
- le malade peut se replier sur lui-même, éviter de sortir par peur de se perdre ou de mal voir l’environnement (désorientation spatiale).
- il peut ne plus retrouver des objets du quotidien (désorganisation).
- il peut mal reconnaître des objets ou les confondre (perception altérée), ce qui peut entraîner des illusions visuelles (confondre une ombre, un manteau accroché avec une personne, par exemple –voir fiche technique « hallucinations et illusions ») ou de l’angoisse, surtout en fin de journée (voir fiche pratique « Le syndrome du crépuscule »).
MCL vs Maladie d’Alzheimer :
Ces difficultés et ces dysfonctions visuospatiales (désorientation, difficulté à reconnaître des objets « agnosie » , ou des visages « prosopagnosie »), peuvent apparaître très tôt, et sont beaucoup plus fréquentes dans la MCL que dans la maladie d’Alzheimer et les autres maladies dégénératives.