Les hallucinations, en particulier visuelles, sont fréquentes dans la maladie à corps de Lewy et représentent un élément important du diagnostic, même si 1 malade sur 5 n’en présente pas.
Elles apparaissent souvent plus tôt que dans d’autres maladies neuroévolutives.
Les hallucinations visuelles sont les plus fréquentes (environ 80 % des cas). Elles se manifestent par :
- des sensations de passage,
- le fait de ressentir des personnes ou des animaux qui ne sont pas présents dans l’environnement,
- le vécu de scènes complètes, souvent très précises.
Bien que plus rares, d’autres sens peuvent être concernés :
- L’audition : entendre des voix, des bruits,
- l’odorat : sentir des odeurs inexistantes,
- le toucher : ressentir un contact ou une pression.
Ces hallucinations sont unimodales (elles touchent un seul sens à la fois).
Certaines personnes gardent conscience que ce qu’elles voient n’est pas réel.
D’autres préfèrent ne rien dire, par crainte d’être prises pour des personnes “folles” ou d’être jugées ou incomprises
⚠️ Ce n’est pas un trouble psychiatrique ! Ces hallucinations sont d’origine neurologique.
Elles peuvent provoquer de l’anxiété, de la peur, des comportements défensifs ou agressifs. Mais parfois aussi être neutres ou même agréables.
💊 Un traitement ne s’avère pas nécessaire tant qu’elles ne perturbent pas la vie quotidienne et ne représentent aucun danger.
Le syndrome de Charles Bonnet : des hallucinations visuelles chez des personnes lucides
Ce syndrome provoque des hallucinations visuelles très complexes, souvent très détaillées (personnages, décors, scènes entières…), sans perte de contact avec la réalité.
Ces hallucinations peuvent durer plusieurs heures, voire toute une journée et sont parfois impressionnantes.
⚠️ Ce syndrome est encore méconnu, même dans le monde médical, ce qui explique que certaines personnes soient orientées vers des services psychiatriques, alors qu’elles n’ont pas de trouble psychique.
Environ 1 % des malades atteints du syndrome de Charles Bonnet sont hospitalisés à tort pour cette raison. Le risque est que ces malades reçoivent une médication non adaptée.
En résumé
Les hallucinations sont fréquentes dans la MCL, mais pas systématiques,
Ce sont des manifestations neurologiques, pas psychiatriques,
Le malade peut parfois en parler, ou au contraire les cacher,
L’entourage a un rôle essentiel pour rassurer, accompagner, comprendre,
Le traitement n’est envisagé que si les hallucinations deviennent gênantes ou dangereuses.