Gérer les tensions

3 articles

Chercher le sens

👉 Il ne s’agit donc pas d’un simple trouble à faire taire, mais d’un message à décoder.

Derrière chaque agitation, il y a une émotion ou un besoin non exprimé par les mots.
Ce que nous voyons (cris, gestes brusques, opposition) est souvent le sommet de l’iceberg.

La théorie du confort de Kolcaba et les travaux de Kong suggérent :

  • D’éviter les jugements,
  • De chercher le besoin non satisfait,
  • De soulager la détresse plutôt que de réprimer le comportement.

Pour en savoir d’avantage : La théorie du confort de Kolcaba expliquée in https://shs.cairn.info/article/RSI_125_0068/pdf?lang=fr

Le corps prend le relais des mots pour exprimer les maux

Quand les mots deviennent difficiles, le corps s’exprime : gestes brusques, silences, mimiques, intonations… Ces signes corporels ne sont ni aléatoires ni insignifiants : ils portent en eux un message implicite.

Le comportement peut signaler :

  • une souffrance psychologique (angoisse, peur, tristesse, sautes d’humeur, croyances erronées ou délirantes, perte des repères)…,
  • un inconfort physique (douleur, fatigue, chaleur, faim…).

Certaines réactions – gestes brusques, propos blessants, cris, refus de soins- peuvent être perçues comme de l’agressivité. L’agressivité implique l’intention de nuire, de blesser, d’intimider ou d’éliminer un obstacle perçu.

Pour l’aidant , cela génère incompréhension, fatigue et détresse.

Comprendre l’agressivité liée à la Maladie à Corps de Lewy. Changer de regard.

  • l’agressivité n’est pas volontaire et ne définit pas la personne

Les comportements agressifs observés chez un patient atteint d’une pathologie neuro-dégénérative ne sont pas un choix délibéré ni une volonté de nuire ; ils constituent souvent :

  • une réaction émotionnelle spontanée à la souffrance (douleur, peur, frustration, épuisement sensoriel),
  • une tentative de communication défaillante lorsque les capacités langagières, attentionnelles ou exécutives sont altérées. Ce n’est pas une volonté de nuire.
  • sont généralement l’expression du trouble neurologique.

Sans accompagnement et sans contenance, cette agressivité réactive peut s’intensifier et devenir une violence chronique qui épuise tout le monde.

La maladie est violente pour le malade et pour l’aidant.

Des facteurs déclencheurs fréquents

Pour le malade

  • surcharge émotionnelle ;
  • stress aigu, confusion ou perte de repères ;
  • environnement inadapté ou trop stimulant ;
  • douleurs physiques non exprimées ;
  • médication inappropriée ;
  • mauvaise compréhension ou interprétation d’une consigne ou d’un contexte ;
  • stimulation perçue comme intrusive (hyperstimulation) ;
  • frustration par rapport aux troubles cognitifs,
  • perte d’autonomie et dépendance.

Pour le proche :

  • L’incompréhension des fluctuations,
  • L’ignorance,
  • Ne pas réussir à accepter et vouloir maintenir son proche à l’identique,
  • La désespérance,
  • La difficulté de faire la part des choses entre maladie et personnalité du malade
  • La lenteur du malade lorsque les actes du quotidien nous pressent
  • L’incompréhension, voire les reproches du milieu familial.

Pour les deux :

  • Culpabilité,
  • Fatigue, épuisement,
  • Isolement social,
  • Inversion des rôles.

Plutôt que de s’opposer ou de convaincre, il est souvent plus aidant de décoder les signes, d’ajuster son attitude, de recourir à la communication non verbale, et de proposer des activités apaisantes.