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Le temps qui suit le diagnostic initial de la Maladie à corps de Lewy (MCL) est chargé d’émotions, de peurs, de jugement, de confusion, de déni et de grande tristesse. Il est difficile de savoir quoi faire ensuite.

Le proche aidant va vraisemblablement devoir assumer une grande responsabilité et devoir relever un défi démesuré. Aussi gênantes ou désagréables qu’elles puissent être, voici quelques démarches qui pourront faciliter l’expérience difficile de la maladie, si elles sont entreprises et réalisées dès le début.

Des priorités d’ordre non – médicales

Top 10  des priorités après le diagnostic de la MCL

Nous remercions de tout cœur Timothy Hudson de l’association Lewy Body Dementia Canada pour la bienveillance dont il a fait preuve en acceptant immédiatement la proposition de traduire son article en français et de le partager auprès du public francophone et particulièrement des membres de notre association Lewy.belgium en Belgique.

Source:

Lien vers l’article original : https://www.lewybodydementia.ca/top-10-priorities-after-lewy-body-dementia-diagnosis/?fbclid=IwAR1H9FBaGjhAZHSyCgtul2owaz16a4LDC9LjN0XeUUheL4XvZy3IppxrXfY

Temoignage Karine TIBERGHIEN

Aidante proche d’un malade atteint de la maladie à corps de Lewy (MCL)
Mon compagnon a développé les premiers signes de la MCL à l’âge de 55 ans. J’en avais 50, notre fils 15. Il travaillait encore à temps plein et venait tout juste d’obtenir une promotion professionnelle. L’apparition brutale de symptômes psychiatriques — notamment un délire de persécution survenu un jour de Noël — a marqué le début d’un long parcours de soins complexe et désorientant. Pendant cinq ans, nous avons traversé une errance médicale marquée par :

  • Trois hospitalisations psychiatriques en urgence.
  • Des examens neurologiques indiquant une perte d’autonomie sans orientation vers une pathologie neurodégénérative.
  • L’administration de traitements inadaptés (antipsychotiques contre-indiqués, intoxication au lithium).
  • Plusieurs épisodes de mise en danger ayant conduit à une mise sous observation.
  • Un manque d’écoute du corps médical et un vécu familial de culpabilisation.
  • Une mise sous administration de biens.
  • Une recherche personnelle d’informations, menant à la découverte de la MCL via Internet.
  • Une consultation déterminante avec un neurologue spécialisé.
  • Et enfin, après une médiation difficile avec l’hôpital, l’accès à une prise en charge appropriée dans une structure psychiatrique ouverte, avec une médication adaptée.

Ce parcours illustre les enjeux critiques de reconnaissance et de diagnostic précoce de la MCL, en particulier lorsqu’elle se manifeste initialement par des troubles psychiatriques


Temoignage Marie-Pierre Cornelis


Fille d’une patiente décédée de la maladie à corps de Lewy (MCL)
Maman est décédée de la MCL en février 2021, à l’âge de 83 ans, deux ans exactement après son diagnostic. Elle a passé ces deux années en maison de repos et de soins (MRS). La seconde année, marquée par les restrictions liées au Covid-19, a été particulièrement éprouvante.
Notre histoire :
Jusqu’à une semaine avant le diagnostic, nous n’avons jamais pensé à une démence, même si, clairement, il y avait des problèmes cognitifs. Tant que maman était chez elle, plusieurs facteurs ont fait que nous n’avons pas imaginé que certains de ses problèmes avaient en réalité une cause unique :

  • Son âge : Les premières confusions sont apparues vers ses 75 ans, mais nous les avons attribuées au vieillissement naturel.
  • Son importante déficience auditive : Lorsqu’elle répondait « à côté de la plaque » , on pouvait raisonnablement penser que c’était dû à sa mauvaise audition.
  • Un déménagement à 80 ans : Ce déménagement a fortement perturbé maman, mais n’est-il pas normal d’être perturbé quand on quitte une maison qu’on a occupée pendant 50 ans ?
  • Des troubles physiques : Maman souffrait de douleurs articulaires et dorsales, Elle se tenait penchée en avant. Pendant un temps au moins, nous avons pensé que ses chutes à répétition étaient la conséquence de ses problèmes orthopédiques, connus de longue date.
  • Une tendance à la déprime : Maman était d’un tempérament plutôt pessimiste et vivait mal le fait de perdre progressivement son autonomie du fait de ses problèmes auditifs et orthopédiques.
  • Elle voyait régulièrement son médecin généraliste, qui n’a jamais évoqué la possibilité d’une démence. Ce n’est qu’après coup que nous avons compris qu’il ne connaissait pas la MCL.
  • Avec la MRS nous nous sommes rapidement sentis écartés des décisions concernant ses soins. Le dialogue avec l’équipe soignante était parfois difficile, et nous avons dû nous-mêmes proposer certaines actions, comme l’instauration des soins palliatifs.
  • Je n’avais pas de repères, pas de “mode d’emploi” pour comprendre ce que vivait ma maman. Je me suis souvent demandé ce qu’elle percevait de son état.

La prise en charge de ma maman aurait pu être beaucoup mieux adaptée si le corps médical et paramédical avait été mieux formé et sensibilisé à la MCL.