Hallucinations et syndrome de Capgras – Comment réagir? Accompagner sans confrontation pour apaiser le malade

Psychoéducation par le médecin/les soignants :

La première étape du traitement des hallucinations est les explications que le médecin ou le soignant va adresser au malade et à son aidant principal. Selon le Dr. Frédéric Blanc « il convient d’expliciter le lien entre les hallucinations et la maladie. Il est donc important que le diagnostic ait pu être fait avant que les hallucinations soient envahissantes : le patient parviendra ainsi à mieux comprendre ce qui lui arrive. Pour autant, le patient pourra être inquiet de cette nouvelle étape dans la maladie, et il conviendra de discuter avec lui de ce nouveau symptôme. » (Fr. Blanc, Les hallucinations de la maladie à corps de Lewy, Alzheimer et maladies apparentées in Revue Neurologie.fr, 23 décembre 2022)
Rassurer et expliquer que c’est un effet de la maladie (le cerveau interprète ce que les yeux voient).

Dédramatiser

Augmenter la luminosité le soir dans le logement.

Comprendre le Syndrome de Capgras : le malade pense qu’un proche a été remplacé par un imposteur. Ce trouble de reconnaissance est angoissant, voire terrifiant. Il ne s’agit pas d’un caprice, mais d’une manifestation neurologique liée à la MCL.

🎯 Stratégies de prise en charge recommandées

1️⃣ Éviter la confrontation directe

⮚ Contredire, chercher à raisonner ou convaincre, c’est prendre le risque de l’angoisse ou d’une réaction agressive.

⮚ Respecter le ressenti : Reconnaître l’émotion vécue plutôt que la corriger.

2️⃣ Valider les émotions du malade

⮚ Refléter l’émotion exprimée :
« Tu as l’air inquiet, je comprends »,
« Ça doit être très angoissant pour toi ».

✔ Cela apaise sans alimenter la confusion.

3️⃣ Rassurer et sécuriser l’environnement

⮚ Orienter vers une activité calme : lire, écouter de la musique douce, marcher.

⮚ Créer une ambiance familière : lumière douce, objets connus, voix apaisantes.

4️⃣ Adapter les réactions des proches

⮚ S’éloigner temporairement si nécessaire :
Le proche « rejeté » peut sortir un moment pour apaiser la situation.

⮚ Revenir progressivement : avec une attitude douce, sans forcer la reconnaissance.

5️⃣ Parfois, « jouer le jeu » pour désamorcer
⮚ Exemple (humour bienveillant selon contexte) :
« Oui, j’ai enfermé ton mari dans la cave. Je vais aller le libérer pour qu’il revienne tout de suite. »

⚠ Cette approche ne convient pas à tous : à utiliser uniquement si elle fait sourire ou détend la personne.

🧷 À retenir

✔ Écouter sans juger
✔ Apaiser sans insister
✔ Rechercher la sécurité émotionnelle
Un cadre stable, des paroles réconfortantes et l’adaptabilité des proches sont les meilleurs alliés face à ce type de délire.

Source : Dr Segers, « La démence oubliée, Comprendre la maladie à corps de Lewy », politea, p.86