Changer de regard pour mieux communiquer
Avant tout, il peut être aidant de revoir la manière dont on perçoit le malade et la relation que l’on entretient avec lui :
- Garder à l’esprit qu’il fait de son mieux pour s’adapter à ses difficultés d’expression et de compréhension, Garder à l’esprit qu’il fait de son mieux pour s’adapter à ses difficultés d’expression et de compréhension,
- Se souvenir que, même en cas de confusion, sa réalité reste la sienne, et qu’il mérite d’être accueilli avec respect et bienveillance ;
⚠️ certains facteurs concrets peuvent entraver la communication : troubles de la vue ou de l’audition, douleurs dentaires, inconfort physique…,
Lorsque les mots viennent à manquer, d’autres formes de communication prennent le relais : un regard, un geste apaisant, une chanson familière, un album photo à feuilleter ensemble, une promenade…
Ces gestes simples, ancrés dans le quotidien, permettent de préserver un lien affectif, même lorsque le langage verbal devient difficile.
Quand les mots ne suffisent plus : oser une communication différente
Avec l’évolution de la maladie, les échanges verbaux peuvent devenir incertains, confus voire impossibles. Il devient alors nécessaire de mobiliser d’autres formes de communication.
La communication mixte
Elle combine plusieurs canaux pour préserver le lien :
- Le langage corporel : gestes, postures, expressions du visage transmettent des émotions ou des intentions,
- Les mouvements explicites : montrer, désigner, accompagner un mot d’un geste peut faciliter la compréhension et rassurer,
- Le contact physique adapté : un toucher doux, respectueux – une main posée sur l’épaule, une caresse – peut apaiser, réconforter, rétablir un lien sensoriel fort.
Ces approches non verbales permettent au malade de continuer à exister dans la relation, même lorsque les mots s’échappent.
Maintenir le lien, même dans les formes les plus fragiles de la communication
Même lorsque parler ou comprendre devient difficile, le besoin de communiquer demeure. Le malade peut encore chercher à exprimer quelque chose à travers un regard, un mouvement, une intonation.
Selon sa personnalité, son histoire et ses ressources, la personne malade peut continuer à chercher des moyens de s’exprimer, parfois en inventant inconsciemment de nouveaux codes relationnels.
Il est alors précieux de :
- Observer attentivement ses réactions et attitudes,
- Tenter d’en percevoir le sens,
- Répondre avec bienveillance et sans précipitation.
Ce qui peut paraître incohérent obéit souvent à une logique, liée aux souvenirs, aux émotions ou à l’instant vécu.
Mitra Khosravi , spécialiste de l’accompagnement en démence, souligne :
- Même un langage appauvri conserve une fonction de lien,
- Un message peut subsister derrière des propos apparemment absurdes,
- La qualité de la relation prime sur le contenu,
- Entrer, si possible, dans le monde du malade, c’est le rejoindre là où il se sent encore capable d’exister,
- Un regard compréhensif, un geste complice ou une attention bienveillante peuvent souvent toucher davantage qu’un long discours.
Osez la créativité : tentez d’entrer dans le monde du malade, de vous mettre à sa place, et d’imaginer le sens de ses paroles, ses besoins, ses intentions. Chaque effort d’ajustement ouvre une porte vers le lien et peut apporter du réconfort, même aux stades avancés.
Même lorsque les capacités verbales s’amenuisent, il reste bénéfique de maintenir une communication orale adaptée.
Un orthophoniste ou un ergothérapeute peut vous aider à le concevoir et l’adapter aux besoins de la personne malade.
Communiquer et renforcer le lien par des activités valorisantes/agréables
Maintenir le contact, stimuler et renforcer le lien passe aussi par des activités quotidiennes agréables. Ces moments contribuent au bien-être du malade et peuvent freiner l’évolution des troubles.
Il est important que ces animations soient valorisantes, motivantes pour lui donner la volonté de réagir, de s’activer, d’utiliser ses fonctions résiduelles. Le stimuler peut permettre de l’aider à ne pas se laisser aller, à prendre et adaptées à ses capacités . Elles peuvent aider à préserver l’intérêt pour soi-même et le monde extérieur.
Les activités physiques sont particulièrement recommandées : la marche, la natation, les sorties sociales, le restaurant, le théâtre..tant que cela reste possible .
Des centres de jour peuvent aussi prendre le relais et offrir un accompagnement stimulant et sécurisé.