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Aidante proche d’un malade atteint de la maladie à corps de Lewy (MCL)
Mon compagnon a développé les premiers signes de la MCL à l’âge de 55 ans. J’en avais 50, notre fils 15. Il travaillait encore à temps plein et venait tout juste d’obtenir une promotion professionnelle. L’apparition brutale de symptômes psychiatriques — notamment un délire de persécution survenu un jour de Noël — a marqué le début d’un long parcours de soins complexe et désorientant. Pendant cinq ans, nous avons traversé une errance médicale marquée par :
- Trois hospitalisations psychiatriques en urgence.
- Des examens neurologiques indiquant une perte d’autonomie sans orientation vers une pathologie neurodégénérative.
- L’administration de traitements inadaptés (antipsychotiques contre-indiqués, intoxication au lithium).
- Plusieurs épisodes de mise en danger ayant conduit à une mise sous observation.
- Un manque d’écoute du corps médical et un vécu familial de culpabilisation.
- Une mise sous administration de biens.
- Une recherche personnelle d’informations, menant à la découverte de la MCL via Internet.
- Une consultation déterminante avec un neurologue spécialisé.
- Et enfin, après une médiation difficile avec l’hôpital, l’accès à une prise en charge appropriée dans une structure psychiatrique ouverte, avec une médication adaptée.
Ce parcours illustre les enjeux critiques de reconnaissance et de diagnostic précoce de la MCL, en particulier lorsqu’elle se manifeste initialement par des troubles psychiatriques
Fille d’une patiente décédée de la maladie à corps de Lewy (MCL)
Maman est décédée de la MCL en février 2021, à l’âge de 83 ans, deux ans exactement après son diagnostic. Elle a passé ces deux années en maison de repos et de soins (MRS). La seconde année, marquée par les restrictions liées au Covid-19, a été particulièrement éprouvante.
Notre histoire :
Jusqu’à une semaine avant le diagnostic, nous n’avons jamais pensé à une démence, même si, clairement, il y avait des problèmes cognitifs. Tant que maman était chez elle, plusieurs facteurs ont fait que nous n’avons pas imaginé que certains de ses problèmes avaient en réalité une cause unique :
- Son âge : Les premières confusions sont apparues vers ses 75 ans, mais nous les avons attribuées au
- Son importante déficience auditive : Lorsqu’elle répondait « à côté de la plaque » , on pouvait raisonnablement penser que c’était dû à sa mauvaise audition.
- Un déménagement à 80 ans : Ce déménagement a fortement perturbé maman, mais n’est-il pas normal d’être perturbé quand on quitte une maison qu’on a occupée pendant 50 ans ?
- Des troubles physiques : Maman souffrait de douleurs articulaires et dorsales, Elle se tenait penchée en avant. Pendant un temps au moins, nous avons pensé que ses chutes à répétition étaient la conséquence de ses problèmes orthopédiques, connus de longue date.
- Une tendance à la déprime : Maman était d’un tempérament plutôt pessimiste et vivait mal le fait de perdre progressivement son autonomie du fait de ses problèmes auditifs et orthopédiques.
- Elle voyait régulièrement son médecin généraliste, qui n’a jamais évoqué la possibilité d’une démence. Ce n’est qu’après coup que nous avons compris qu’il ne connaissait pas la MCL.
- Avec la MRS nous nous sommes rapidement sentis écartés des décisions concernant ses soins. Le dialogue avec l’équipe soignante était parfois difficile, et nous avons dû nous-mêmes proposer certaines actions, comme l’instauration des soins palliatifs.
- Je n’avais pas de repères, pas de “mode d’emploi” pour comprendre ce que vivait ma maman. Je me suis souvent demandé ce qu’elle percevait de son état.
La prise en charge de ma maman aurait pu être beaucoup mieux adaptée si le corps médical et paramédical avait été mieux formé et sensibilisé à la MCL.
Les maladies neurodégénératives telles que la démence à corps de Lewy et la maladie de Parkinson présentent des mécanismes biologiques communs.
L’un des éléments clés identifiés récemment : des mutations dans le gène VPS13C, observées chez des patients atteints de ces pathologies. Ce gène semble jouer un rôle central dans leur développement.
Mais que fait exactement VPS13C ? Il participe au transport de lipides – essentiels au bon fonctionnement cellulaire – entre deux structures internes majeures : le réticulum endoplasmique et les lysosomes, les « usines de recyclage » de nos cellules. Ce transport est crucial pour maintenir l’équilibre cellulaire, ou homéostasie.
Dans son étude, le professeur Wim Annaert et son équipe vont s’attaquer à une question fondamentale : comment l’absence ou les mutations de VPS13C affectent – elles le fonctionnement des cellules cérébrales ?
Pour y répondre, ils créeront en laboratoire des cellules souches porteuses de mutations spécifiques ou complètement dépourvues du gène. Ces cellules seront ensuite différenciées en deux types majeurs :
• Les neurones, responsables de la transmission des signaux dans le cerveau.
• Les microglies, les cellules immunitaires du système nerveux central.
Grâce à des techniques d’imagerie avancées et d’analyses cellulaires sophistiquées, l’équipe examinera :
• Chez les neurones : la communication intercellulaire et la capacité des lysosomes à éliminer les déchets.
• Chez les microglies : la réaction aux agrégats toxiques et les réponses inflammatoires qu’elles déclenchent.
L’objectif ultime ?
Mieux comprendre les mécanismes pathologiques à l’œuvre pour, à terme, ouvrir de nouvelles voies thérapeutiques contre la démence à corps de Lewy et freiner la progression de cette maladie dévastatrice.
Dans la vidéo ci-jointe, le Pr. Annaert vous présente lui-même les objectifs de sa recherche.
Notre Comité Scientifique L’ASBL Lewy.be est soutenue par son Comité Scientifique, représenté par :
![]() | Dr. Kurt Segers (Président du Comité Scientifique) Le Dr Kurt Segers est neurologue spécialisé dans les troubles neurodégénératifs au CHU Brugmann de Bruxelles et est Chef de clinique à la Clinique de la Mémoire . En 2020 il a publié le premier ouvrage francophone sur la maladie à corps de Lewy: « La démence oubliée, Comprendre la maladie à corps de Lewy ». Ce livre vise à fournir des informations compréhensibles mais médicalement et scientifiquement fondées sur la maladie à corps de Lewy . Pr. |
![]() | Pr. Frédéric Blanc est professeur de Médecine, gériatre et neurologue. Il coordonne le Centre Mémoire de Ressources et de Recherche et l’Unité Cognitivo-comportementale des Hôpitaux Universitaires de Strasbourg. Il est le responsable adjoint de l’équipe IMIS du laboratoire ICube (CNRS et Université de Strasbourg). Sa recherche est centrée sur la maladie à corps de Lewy et en particulier les bases neuronales de cette maladie ainsi que les traitements visant à améliorer la qualité de vie des patients. Il est l’auteur du livre « la Maladie à corps de Lewy, savoir et comprendre pour mieux soigner » qui vise à aider chacun et chacune à trouver des réponses à ses interrogations, à sa soif de connaissance. |
![]() | Pr. Claire Paquet est neurologue, neuropathologiste et neuroscientifique à l’hôpital Lariboisière Fernand-Widal. Elle dirige le Centre de Neurologie Cognitive dans l’enceinte duquel elle a créé l’« Unité Maladie à Corps de Lewy ». Sa recherche clinique et sa recherche fondamentale sont centrées sur la découverte de nouveaux biomarqueurs et de nouvelles cibles thérapeutiques dans les maladies neurodégénératives et particulièrement dans la maladie à corps de Lewy. |
![]() | Pr. Bernard Hanseeuw, se partage entre les soins aux patients et la recherche fondamentale. Il est professeur de neurologie à l’Institut des neurosciences de l’UCLouvain (Louvain Aging Brain lab) et neurologue, chef de clinique associé à la clinique de la mémoire des Cliniques universitaires Saint-Luc à Bruxelles. Il est président de la société belge de neurologie (BNS) et secrétaire du conseil belge de la démence (BeDeCo). Ses travaux de recherche portent principalement sur l’imagerie et le développement de nouveaux biomarqueurs pour le diagnostic, le pronostic et l’évaluation de nouveaux traitements pour les maladies neurodégénératives ». |
![]() | Pr. Dr. Sebastiaan Engelborghs est neurologue et médecin en réadaptation neurologique, spécialisé dans les maladies neurodégénératives du cerveau qui conduisent à la démence. Il est professeur titulaire de neurologie à la VUB, chef du département de neurologie à l’UZ Bruxelles et président du groupe de recherche NEUR. Il est également co-fondateur de la clinique transdisciplinaire de la mémoire de l’UZ Bruxelles, Bru-BRAIN. |
Dr. Florence Benoit est gériatre au CHU Brugmann | |
Dr. Cédric Van Moorsel est psychogériatre au CHU Brugmann. |
L’ASBL Lewy.be est née de la volonté de plusieurs aidants-proches, marqués par l’errance diagnostique et par des prises en charge inadaptées de leur proche. Forts de leurs expériences douloureuses, ils s’engagent aujourd’hui pour que plus aucune famille confrontée à la maladie à corps de Lewy (MCL) ne vive les mêmes difficultés. Leur objectif : oeuvrer à un diagnostic précoce et un accompagnement médical adéquat. Nos motivations :
- Prévenir l’errance médicale des familles touchées par la MCL.
- Sensibiliser le grand public, les professionnels de santé et les structures de soins aux spécificités de la MCL pour une aide adaptée dès les premiers signes.
- Mettre nos compétences au service des malades et de leurs proches via des groupes d’échange et de soutien.
- Interpeller les pouvoirs publics pour obtenir un meilleur remboursement des traitements coûteux et des aides financières adaptées.
- Soutenir la recherche.
![]() | Marie-Pierre CORNELIS, présidente, administratrice, bénévole pharmacienne Co-animatrice des groupes de parole |
![]() | Karine TIBERGHIEN, administratrice, bénévole psychologue Gestion des projets de sensibilisation, groupes d’échanges d’expérience et de parole |
![]() | Chantal KEMPENAERS, bénévole psychologue, psychothérapeute, instructeur de méditation de pleine conscience Représentation à l’international |
Michel VAN HOVE, administrateur, bénévole, trésorier et secrétaire |
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