Archives journalières: 8 août 2025

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Reconnaissance légale des aidants proches

Depuis le 1er septembre 2020, la loi de reconnaissance des aidants proches est entrée en application. Qu’est-ce que cela signifie ?

La procédure de mise en observation

Dès qu’il reçoit la requête de mise en observation, le juge de paix demande la désignation d’office d’un avocat, pour assister la personne dont la mise en observation est demandée. L’assistance de l’avocat est obligatoire en raison de la gravité des mesures qui peuvent être prises. L’avocat est le porte-parole de la personne, il veille au respect de ses droits.

Dans les 24 heures du dépôt de la requête :


  • Soit le juge de paix n’est pas compétent ou la demande est incomplète. Alors, il rejette la demande.

  • Soit le juge de paix estime que la demande est recevable. Alors, il fixe la date à laquelle il rend visite au malade (dans les 10 jours du dépôt de la requête).

    Le juge rencontre le malade à son domicile ou à l’endroit où il se trouve, en présence de son avocat et éventuellement d’un médecin psychiatre de son choix et d’une personne de confiance. Le juge se fait accompagner d’un médecin-expert. Le juge auditionne toutes les personnes (proche, médecin, assistant(e) social(e), etc.) susceptibles de fournir des renseignements utiles tant d’ordre médical que social.


Dans les 10 jours du dépôt de la requête, le juge de paix prend sa décision. S’il estime qu’une mise en observation est nécessaire, il désigne le service psychiatrique chargé de celle-ci. Le choix du service psychiatrique est laissé à l’appréciation du juge de paix, mais il peut tenir compte des souhaits de la personne. La mise en observation a une durée de maximum 40 jours.


La décision du juge de paix peut toujours être contestée, il faut pour cela faire appel auprès du tribunal de première instance.

Le droit à mourir dans la dignité humaine

  • La demande doit être volontaire, réfléchie et réitérée, formulée indépendamment de toute pression extérieure ;

  • Le patient doit se trouver dans une situation médicale sans issue et ce, suite à une affection accidentelle ou pathologique grave et incurable ;

  • Le patient doit faire état d’une souffrance insupportable, physique ou psychique. Aucun médecin n’est tenu de pratiquer une euthanasie (clause de conscience). La loi du 15 mars 2020, visant à modifier la législation relative à l’euthanasie, lui a finalement imposé un délai de réponse si son refus est basé sur une conception philosophique ou religieuse ainsi que l’obligation de donner à son patient les coordonnées d’un centre ou d’une association spécialisée en la matière.
  • que vous est atteint d’une affection accidentelle ou pathologique grave et
    incurable ;
  • que vous êtes inconscient ;
  • et que cette situation est irréversible selon l’état actuel de la science.
    La clause de conscience s’applique également dans ce cas : le médecin peut refuser de pratiquer une euthanasie sur base d’une déclaration anticipée

L’aide d’une tierce personne

Vous êtes malade et vous éprouvez des difficultés à accomplir les actes courants de la vie journalière ? Vous pouvez peut-être bénéficier de l’allocation forfaitaire pour aide de tierce personne. Vous devez remplir certaines conditions pour pouvoir en bénéficier.

Pouvez-vous recevoir l’allocation pour aide d’une tierce personne ?

Votre mutualité peut vous accorder une allocation pour l’aide d’une tierce personne si :

  • vous éprouvez des difficultés à accomplir les actes courants de la vie journalière
  • vous pouvez prétendre à des indemnités de maladie de la part de votre mutualité.

Si vous éprouvez des difficultés à accomplir les actes courants de la vie journalière mais que vous ne pouvez pas prétendre à des indemnités de maladie de la part de votre mutualité, vous pouvez vous adresser à la Direction générale Personnes handicapées du Service public fédéral Sécurité sociale.

En quoi consiste l’allocation pour aide d’une tierce personne ?

Votre mutualité paie l’allocation pour l’aide d’une tierce personne, en même temps que les indemnités de maladie , pour tous les jours de la semaine à l’exception du dimanche.

Le montant de cette allocation journalière est forfaitaire.

Il est exonéré d’impôt.

Quand pouvez-vous recevoir l’allocation pour aide d’une tierce personne ?

Vous pouvez recevoir une allocation pour l’aide d’une tierce personne :

  • au plus tôt, à partir du 4e mois d’incapacité de travail
  • au plus tard, jusqu’à la fin de votre incapacité de travail.

Comment pouvez-vous bénéficier de l’allocation pour aide d’une tierce personne ?

Prenez contact avec votre mutualité. Il revient en effet au médecin – conseil ou au collaborateur de l’équipe multidisciplinaire de votre mutualité d’évaluer les conditions d’octroi de la nécessité de l’aide d’une tierce personne.

Quels sont les critères à remplir pour obtenir l’aide d’une tierce personne ?

Le médecin – conseil ou le collaborateur de l’équipe multidisciplinaire évalue le degré de nécessité de l’aide d’une tierce personne sur base des activités suivantes :

Pour chaque activité, le médecin-conseil ou le collaborateur de l’équipe multidisciplinaire vous attribue un score de 0 à 3 points, en fonction des tâches concrètes que vous pouvez encore effectuer.
Pour reconnaitre la nécessité de l’aide d’une tierce personne, le médecin-conseil doit vous attribuer un score total d’au moins 11 points (18 points au maximum) et estimer que celle-ci est indispensable pour une période d’au moins 3 mois.

Quand l’aide d’une tierce personne peut-elle être refusée ou suspendue ? 

Votre mutualité peut refuser ou suspendre l’aide de tierce personne :

Demande et informations complémentaires

Veuillez vous adresser à votre mutualité :

  • pour demander la reconnaissance de la nécessité de l’aide d’une tierce personne
  • pour obtenir des informations complémentaires.

Les cliniques de la mémoire

Les cliniques de la mémoire apprennent au patient atteint d’une démence débutante et à ses proches les aptitudes de base qui permettront au patient de continuer à vivre à domicile, le plus longtemps possible, dans les meilleures conditions possibles.

À qui s’adressent les cliniques de la mémoire ?

Elles s’adressent à des patients :

  • qui ont reçu un diagnostic de démence débutante, posé par un médecin spécialiste
  • et qui peuvent continuer à vivre chez eux ou chez un proche pendant au moins 12 mois.

Que proposent les cliniques de la mémoire ?

Les cliniques de la mémoire dispensent un programme de réhabilitation cognitive, afin d’apprendre au patient des stratégies pour compenser ses déficits et continuer à accomplir certains actes quotidiens (p. ex. : utilisation d’un aide-mémoire, gestion de l’argent, maintien de l’hygiène, etc.) :

  • elles forment le ou les proches qui aident le patient dans sa vie quotidienne
  • elles conseillent des adaptions du domicile qui permettent de compenser les difficultés cognitives (p. ex. : adaptations pour favoriser l’orientation dans la maison, suppressions de certains obstacles, etc.)
  • elles informent le patient, ses proches, les soignants sur la démence, son évolution et ses conséquences.
  • elles dispensent leurs soins sous la forme de séances, dans la clinique ou au domicile du patient.

Comment bénéficier du traitement par une clinique de la mémoire ?

Le traitement par une clinique de la mémoire doit être prescrit par un médecin neurologue, gériatre ou psychiatre et, éventuellement, par le médecin généraliste du patient. La prescription doit mentionner le diagnostic de démence débutante et identifier le médecin spécialiste qui l’a posé ou confirmé.

Elle doit être accompagnée d’un dossier médical comprenant :

  • les résultats de tous les tests et examens passés par le patient en vue de la formulation du diagnostic
  • une copie du plan de traitement démontrant que le patient réunit les conditions pour poursuivre sa vie à son domicile ou au domicile d’un proche, hors de tout milieu institutionnel de soins ou d’hébergement de personnes âgées, pendant une période s’étendant encore sur un minimum de 12 mois, à la date du début du programme de rééducation

Le patient doit s’adresser à un centre qui figure dans la liste des centres de référence conventionnés avec l’INAMI.


Que doit faire la clinique de la mémoire pour traiter les patients ?

Le centre doit :

Si la mutualité marque son accord, le centre peut assurer le traitement du patient.

Que paie le patient traité par une clinique de la mémoire ?

Le patient ne paie que sa part personnelle (le « ticket modérateur ») pour une rééducation ambulatoire, par séance.

Le diagnostic et la coordination du traitement par un centre de référence ne comprennent pas :

  • les consultations chez le(s) médecin(s) du centre
  • les examens qui sont prescrits par le centre mais ne sont pas réalisés par lui
  • l’éventuel traitement médicamenteux de la démence.

La déclaration anticipée de refus de traitements (ou négative)

La loi dépénalisant l’euthanasie ne s’applique pas en cas d’arrêt de traitement ou de décision de ne pas entamer un traitement. Dans ces cas, le médecin n’interrompt pas délibérément la vie. Ces actes tombent sous le champ d’application de la « loi relative aux droits du patient ».


Cette loi permet à la personne d’une part, de refuser un traitement et toute obstination déraisonnable et, d’autre part, au médecin de répondre favorablement à un tel refus sans crainte d’être accusé de ne pas avoir utilisé toutes les possibilités médicales de traitement.


La déclaration anticipée de refus de traitements (nommée également déclaration anticipée négative) diffère donc sensiblement de la déclaration anticipée d’euthanasie. On dit ainsi que cette déclaration est un complément à celle d’euthanasie car on peut être incapable d’exprimer sa volonté sans pour autant être inconscient.


La déclaration anticipée de refus de traitements est destinée à préciser les traitements que l’on refuse dans le cas où l’on serait incapable de s’exprimer, soit de manière temporaire, soit définitivement.

A titre d’exemples : refus d’alimentation artificielle (en cas d’incapacité à s’alimenter par ses propres moyens), de respirateur automatique, de réanimation (en cas d’arrêt cardiaque), etc.
Il est conseillé d’en parler et de compléter ces refus particuliers avec le médecin traitant. Si la personne le souhaite, elle peut y désigner un ou plusieurs mandataires qui, en signant ce document, acceptent de la représenter pour l’exercice de ses droits de patient , notamment pour faire respecter ses refus de traitements.

La déclaration anticipée de refus de traitements (ou négative) a une durée de validité illimitée. Tout comme les autres déclarations anticipées, elle peut être révisée ou retirée à tout moment. Il est conseillé d’en conserver un exemplaire et d’en remettre un à chaque mandataire éventuellement désigné ainsi qu’à son médecin traitant.


Contrairement à la déclaration anticipée d’euthanasie, cette déclaration ne peut pas être enregistrée auprès de l’administration communale. Le pouvoir législatif n’a pas prévu de formulaire officiel.


Comment faire pour remplir une déclaration anticipée de refus de traitements ?


Un modèle de formulaire de déclaration anticipée négative est disponible sur le site internet du LEIF (LevensEinde InformatieForum)7. Aucune présence de témoin n’est requise pour remplir cette déclaration.

Parlez – en à votre médecin : il vous aidera à mieux préciser et consigner, sur votre
déclaration, les traitements particuliers que vous voudriez refuser
.


Notez que l’ADMD (Association pour le droit de mourir dans la dignité) propose
à ses membres les deux types de déclarations anticipées (d’euthanasie et de refus
de traitements) et leur donne tous les conseils utiles pour assurer le respect de
celles-ci.

Point d’attention : une déclaration relative aux traitements peut également être positive (c.-à-d. pour préciser les traitements que l’on souhaite). Il peut s’agir de confirmer un souhait de sédation d’urgence en cas de symptôme insupportable et réfractaire aux traitements usuels, ou encore solliciter le soulagement de douleurs, y compris à des doses potentiellement dangereuses.

Enfin, il est généralement utile de préciser les objectifs de soins individualisés, centrés sur le patient , plutôt que sur la maladie (préserver la qualité de vie ou viser un soulagement optimal des symptômes, par exemple).