Les délires sont des idées qui ne correspondent pas à la réalité. Dans les démences, on rencontre fréquemment les délires de vol qui peuvent rendre le malade très anxieux (par ex. lorsqu’il est persuadé que des gens rentrent chez lui pour le voler). Ils peuvent participer à un retrait social et au fait que le malade n’ouvre plus sa porte aux proches/soignants , ou reste dans sa chambre pour surveiller. Certaines idées délirantes peuvent, au premier abord, être perçues comme collant à la réalité. Les proches peuvent, un temps, y adhérer. D’autres peuvent mener famille et soignants à investir le champ psychiatrique.
Archives mensuelles: juillet 2025
Dans la MCL, les corps de Lewy ne se limitent pas au cerveau. L’un des premiers endroits où ils s’accumulent est le système nerveux entérique, c’est-à-dire le réseau de nerfs qui contrôle les mouvements des intestins.
Cela perturbe le fonctionnement de la paroi intestinale, entraînant une évacuation ralentie des selles
La constipation est souvent l’un des tout premiers symptômes de la MCL, pouvant apparaître jusqu’à 10 ans avant les autres manifestations cognitives ou motrices.
Elle concerne 30 à 80 % des personnes atteintes de MCL ou de la maladie de Parkinson.
⚠️ La constipation n’est pas anodine. Elle peut parfois être la cause directe d’un épisode de confusion aiguë, notamment chez les personnes âgées fragilisées.
Il est donc essentiel de la prévenir et la traiter activement.
Les malades à corps de Lewy présentent souvent des troubles du système nerveux autonome, dont l’un des plus courants est l’hypotension orthostatique. Il s’agit d’une baisse brutale de la tension artérielle qui survient dans les trois minutes suivant le passage de la position allongée ou assise à la position debout.
Ce phénomène concerne environ 1 patient sur 2.
Symptômes possibles :
- Sensation de tête qui tourne ou de tête « vide »,
- Vision floue ou altérée,
- Essoufflement, nausées,
- Douleurs thoraciques,
- Faiblesse musculaire, surtout au niveau du cou et des épaules (douleur en « forme de cintre », typique),
- Dans les cas graves : pertes de connaissance, chutes, aggravation des troubles cognitifs.
Pourquoi cela se produit – il ?
Ce trouble est lié à une dysfonction du système nerveux autonome, qui régule normalement la pression artérielle lors des changements de posture.
Dans la MCL, ce système est souvent endommagé, ce qui empêche le corps de s’adapter correctement.
💡 À retenir :
- Ce symptôme peut passer inaperçu, mais il a des conséquences importantes sur l’autonomie, la sécurité et l’état cognitif,
- Il doit être activement recherché et surveillé,
- Bien que ce trouble soit parfois difficile à traiter, des mesures de prévention (posturales, alimentaires, hydriques) peuvent être mises en place.
⚠️ Traiter l’hypotension orthostatique peut diminuer l’apathie, le ralentissement cognitif, les risques de chute.
Un traitement médicamenteux n’est envisagé qu’en dernier recours.
La MCL affecte à la fois les fonctions motrices et cognitives. Ces atteintes peuvent entraîner des perturbation des mouvements musculaires (rigidité, lenteur et tremblements des muscles impliqués dans la mastication et la déglutition). Le malade peut alors éprouver des difficultés à initier ou à coordonner le mouvement de déglutition.
Les troubles cognitifs et attentionnels peuvent également entraîner des difficultés à se concentrer pendant les repas, l’oubli des consignes ou de l’acte de déglutir.
Le réflexe de déglutition affaibli peut entraîner des fausses routes (passage des aliments ou liquides dans les voies respiratoires au lieu de l’œsophage), parfois silencieuses (sans toux). Le malade peut s’étouffer en buvant ou avec un morceau de nourriture.
Le spécialiste peut faire une vidéo de déglutition afin de mettre en évidence ces troubles de la déglutition.
Les neuroleptiques (ou antipsychotiques) sont parfois prescrits pour gérer certains troubles du comportement chez les personnes atteintes de démence (hallucinations, agitation, idées délirantes). Toutefois, dans la MCL, ces traitements doivent être abordés avec une extrême prudence.
Les personnes atteintes de MCL présentent une hypersensibilité fréquente aux neuroleptiques, ce qui les expose à des effets secondaires graves, voire dangereux pour leur vie.
Effets indésirables possibles :
- Perte rapide et marquée des capacités cognitives,
- Sédation importante (état de somnolence profonde),
- Chutes,
- Confusions, délires,
- Apparition ou aggravation d’un syndrome parkinsonien,
- Dans certains cas, symptômes proches du syndrome malin des neuroleptiques, pouvant entraîner le décès.
⚠️À éviter absolument : les neuroleptiques typiques de première génération (comme l’halopéridol) sont contre-indiqués dans la MCL, car ils sont très mal tolérés.
✅ En cas de nécessité absolue : si un traitement est vraiment indispensable pour soulager une situation aiguë ou très délétère (ex. : hallucinations menaçantes), il convient d’ utiliser :
- Uniquement des neuroleptiques atypiques, comme Quetiapine (Seroquel), Clozapine (Leponex),
- À la dose minimale efficace,
- Sous stricte surveillance médicale.
⚠️ Une médication peut agir sur un symptôme et avoir des répercussions sur d’autres manifestations de la maladie. Chaque symptôme a son traitement spécifique.
Au fil de l’évolution de la maladie, la majorité des personnes atteintes de MCL développent des symptômes moteurs similaires à ceux observés dans la maladie de Parkinson. Ces signes, regroupés sous le terme de syndrome parkinsonien, incluent notamment :
- Des tremblements (plus rares et moins marqués que dans la maladie de Parkinson),
- Une hypokinésie (ralentissement et réduction des mouvements),
- Une rigidité musculaire, souvent discrète.
Troubles de la marche et risque de chutes
La démarche devient hésitante, avec des petits pas et une perte de fluidité dans les mouvements. Les risques de chute sont accrus, en particulier dans les situations nécessitant une double tâche (par exemple : marcher tout en parlant ou en répondant à une question).
Les facteurs qui aggravent ces risques :
- Les troubles de la vision,
- Les fluctuations attentionnelles,
- L’hypotension orthostatique (chute de tension en position debout).
Après une chute, la peur de tomber peut entraîner un repli sur soi, une réduction des déplacements et donc un déconditionnement musculaire, ce qui alimente un cercle vicieux de perte d’autonomie.
MCL vs maladie de Parkinson : des différences notables
- Les tremblements sont moins fréquents et souvent absents au repos.
- Le tableau moteur est généralement plus symétrique : par exemple, la raideur ou la lenteur touche les deux côtés du corps de manière plus équilibrée que dans la maladie de Parkinson, où les symptômes sont souvent asymétriques au début.
Hypokinésie faciale et troubles associés
L’hypokinésie ne touche pas uniquement les membres : elle affecte aussi le visage, rendant les expressions plus figées. Le malade cligne moins des yeux, ce qui peut donner l’impression d’un retrait émotionnel ou d’une dépression.
Ce ralentissement facial entraîne :
- Une réduction de la déglutition (hypersalivation),
- Des difficultés d’élocution (voix faible, articulation moins claire),
- Une moins bonne intelligibilité lors des échanges verbaux.
Accompagnement et prévention
Les interventions des kinésithérapeutes et ergothérapeutes sont fondamentales pour :
- Prévenir les chutes,
- Maintenir la mobilité et l’équilibre,
- Adapter l’environnement de vie pour sécuriser les déplacements,
- Prolonger l’autonomie et retarder l’entrée en institution.
⚠️ Attention aux neuroleptiques : Certains médicaments antipsychotiques peuvent induire ou aggraver un syndrome parkinsonien chez les personnes atteintes de MCL. Leur utilisation doit être strictement encadrée.
La maladie à corps de Lewy (MCL) entraîne une dégradation progressive des fonctions cognitives, suffisamment importante pour perturber les activités de la vie quotidienne.
Plusieurs fonctions intellectuelles peuvent être touchées : orientation, reconnaissance des objets, raisonnement, ou encore planification des actions.
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🚶♂️ Conséquences concrètes au quotidien
Les troubles cognitifs dans la MCL peuvent impacter fortement la qualité de vie :
🔹 Désorientation spatiale : peur de sortir seul(e), crainte de se perdre.
🔹 Désorganisation personnelle : vêtements introuvables bien qu’ils soient rangés.
🔹 Perception altérée :
• objets mal reconnus → (voir fiche technique « hallucinations et illusions visuelles»)
• angoisses ou agitation en fin de journée → (voir fiche pratique « le syndrome du crépuscule »)…
🔍 MCL vs Maladie d’Alzheimer : comprendre les différences
Bien que proches dans leurs effets, la MCL et la maladie d’Alzheimer présentent des différences importantes, surtout en début de parcours :
🧩 Fonction affectée | 🧠 MCL | 🧓 Maladie d’Alzheimer |
Mémoire | Relativement préservée au début | Altération précoce du stockage de nouvelles informations |
Fonctions exécutives | Troubles précoces : difficulté à organiser ou enchaîner des actions simples | Moins touchées au début |
Fonctions visuospatiales | Présence fréquente de :– Agnosie (objets non reconnus)– Prosopagnosie (visages non reconnus) | Troubles plus rares ou plus tardifs |
💡 Exemple concret : une personne atteinte de MCL peut se souvenir d’un événement récent, mais ne pas reconnaître sa propre cuisine ou suivre une recette simple.
📌 Ce qu’il faut retenir
• La MCL provoque une atteinte cognitive différente de celle d’Alzheimer.
• Les troubles visuospatiaux et exécutifs apparaissent plus tôt.
• Un diagnostic précis est essentiel pour adapter l’accompagnement et les soins au quotidien.
- Imagerie cérébrale (IRM ou scintigraphie) montrant des anomalies typiques,
- Ponction lombaire, permettant d’éliminer d’autres types de démence,
- Électroencéphalogramme (EEG) montrant un ralentissement généralisé de l’activité cérébrale,
- Polysomnographie (examen du sommeil) confirmant les troubles du sommeil paradoxal.
Face à cette complexité, établir un diagnostic différentiel reste une étape essentielle, même si elle est souvent difficile. Il ne s’agit pas seulement de nommer la maladie, mais d’orienter vers une prise en charge adaptée, d’éviter les traitements contre-indiqués, et de mieux accompagner le patient et son entourage.